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Les monades de l'Abbé
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Les monades de l'Abbé
25 avril 2007

Auberge espagnole

madrid5Deux ans que je n'ai pas pris de vraies vacances! Je me taille, me casse, me trace, me barre!
Je vais me reposer dans un attique de 90m2 près de la porte de Tolède qui surplombe des acacias et des orangers en pagaille, chez un couple d'amis madrilènes. Rien que pour en faire baver certains de façon purement gratuite et méchante, je vais décrire le déroulement d'une des journées types qui m'attendent.

Tout d'abord, il faut fonctionner à la fameuse heure espagnole. Ca se passe généralement de la même façon : je me lève tôt, avec mon copain Raul, pendant que la petite Julie, sa compagne française, récupère de la nuit précédente. Le soleil se lève tout juste sur les toits de Madrid. Il prend un café et moi un thé, debouts sur la terrasse de l'attique, et on ne se dit rien pendant les premières minutes. Raul est un très bel hidalgo affichant son bon 1m95, les cheveux longs et fins remontés en queue de cheval ou en chignon de samouraï. Il a les traits extrèmement délicats tout en étant bien masculin. De très beaux yeux sombres, un nez dont la finesse rendrait jalouse plus d'une demoiselle, un menton affirmé juste ce qu'il faut pour être bien viril. Ce menton est agrémenté d'un bouc se séparant en deux courtes tresses de la longueur d'un demi-doigt. Nous sommes donc sur la terrasse à échanger des silences, lorsque l'un de nous deux commencent à évoquer une "problématique". On adore les problématiques. Ca peut aller de "La corrida, art subtil d'afficionado ou sport de beauf baroque?" à "La philosophie sous Franco ça devait pas être la fête tous les jours..." ou encore "La nana qui m'a vomit dessus en boîte hier soir était quand même super canon!". On reste comme ça quelques temps. C'est une habitude que l'on a prise lorsque l'on vivait ensemble à Belfast, il y a quelques années. Une fois le soleil bien haut (quelques deux heures plus tard), on laisse le débat en suspens, et Raul s'habille pour se rendre soit, au quartier général de Hewlett-Packard où il est le boss d'un secteur de R&D, où à la fac de philo où il essaye de mener à bien un thèse en free-lance sur la logique, qu'il a commencé depuis 6 ans.

Une fois notre informaticien-philosophe parti, je prépare le petit dej' pour Julie et moi. Julie se lève. C'est une charmante et très jolie jeune femme aux cheveux chatains-blond venitien, coupés très court à la garçonne. Toujours dynamique et pétillante, elle me lance un "Bonjour!!" avec un petit reste charmant d'accent du sud, en me regardant par dessus ses petites lunettes rondes, avant de filer vers la salle de bain enveloppée d'une serviette. Moi je suis toujours en train de méditer sur le bonheur d'être en vacance au milieu de gens que j'aime et qui me manque beaucoup au quotidien, lorsqu'elle sort de la douche. On entame le petit dej, il doit être 10h à peu près, on parle, on parle et on rediscute, de choses et d'autres. Son enthousiasme, sa gentillesse et sont moral inébranlable me font à chaque fois chaud au coeur! Puis Julie s'habille à son tour pour se rendre aux bureaux de la redaction d'un grand quotidien de Madrid, où elle fait des revues de presse politique.

Il est 11h et j'ai trois heures devant moi. Me lave, m'habille, et je descends dans le tumulte de cette ville qui me fascine. Que faire? Prado? Reina Sophia? Cinoche? Ballade dans la Latina? Un tour a la fac pour une incruste sauvage dans un cours (on faisait ça avec Julie quand elle était retournée à la fac)? J'opte pour la ballade car il fait super beau. Pas d'itinéraire, je me laisse un peu porter. 14h arrive sans que je m'en sois rendu compte. Je prends le "métro charmeuse" (Je suis fasciné à chaque fois par la voie féminine pré-enregistrée de la ligne 5) pour revenir à l'appart'. Je déboule à "Marques de Vadillo", grimpe les escaliers 4 à 4 comme un gamin sortit de l'école. Ca tombe bien, Raul est en train de préparer notre goûter : du "requin au piment"... Généralement je ne dis pas trop grand-chose à cette heure. Raul et Julie se voit pour la première fois de la journée et je les laisse à leur conversation. Après le manger qui tabasse, on s'accorde une bonne grosse sieste. Ensuite, ils repartent au boulot et moi, je reste bouquiner. Je sors en fin d'après-midi, et reprend mes activités citadines.

Vers 20h, je reçois un coup de fil de ralliement pour l'apéro. Rendez-vous en ville, dans les bars à artistes un peu bohèmes qu'ils affectionnent, où l'on retrouve des gens que je connais et d'autres que je découvre. Vers 23h on va bouffer, si on ne s'est pas déjà gavé de tapas. Puis on va danser... Y'a plein d'endroit vraiment sympas. Raul et Julie essayent de me faire découvrir à chaque fois des coins originaux, et Dieu sait que l'on peut en dénicher. Le dernier dont je me souvienne est "La boca del lobo" une boîte de nuit couloir, tout en longueur et très profonde, plongée quasi dans le noir, éclairée de lumière rouge, avec des passerelles métalliques superposées où les danseurs dansent un peu en apesanteur sur des musiques de vampires à la Blade.

Dernier retour de la journée à l'appart, où l'on se fume une dernière clope, où l'on se boit un dernier verre. Puis dodo pour tout recommencer le lendemain.

Vous me detestez, hein?

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Commentaires
B
OUI!!!
G
alors ça, pour fliguer une journée déjà longue, c est parfait.<br /> Bon, puisqu on est dans le blog, et au cas tu l ai pas, essaie ça : www.philograph.be<br /> tu peux effacer au fait
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